par Aude Camus
Combien d’entre nous ont des passions ? Et combien d’entre nous ont laissé une de leur passion prendre une importance grandissante, jusqu’à parfois en faire une activité professionnelle ? Je suis de ceux-là. Et je peux témoigner qu’avoir un projet passion/professionnel en plus d’un job temps plein et d’une vie privée demande clairement d’être passionné (et très bien organisé !). Quand j’ai découvert Conspiracy Chocolate (au Kayser en bas de chez moi, ces jolis paquets de chocolat me faisaient de l’œil depuis un moment avec leurs parfums intrigants et j’ai finis par craquer) j’ai voulu en savoir plus sur les fondateurs de cette marque « made in Hong Kong » et j’ai adoré découvrir qu’elle avait été fondée par un couple d’expatriés passionnés par la gastronomie et la nutrition. Forcément, j’ai creusé un peu et décidé de soumettre Céline et Amit à ma série de questions « Entrepreneurs à Hong Kong ». Allez, cette partie pour interview gourmande et croquante.
Coucou Céline, Amit. Merci de prendre le temps de répondre à ces questions ! Pour commencer, pouvez-vous vous présenter rapidement ? Qu’est-ce qui vous a amené à Hong Kong ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Combien d’entre nous ont des passions ? Et combien d’entre nous ont laissé une de leur passion prendre une importance grandissante, jusqu’à parfois en faire une activité professionnelle ? Je suis de ceux-là. Et je peux témoigner qu’avoir un projet passion/professionnel en plus d’un job temps plein et d’une vie privée demande clairement d’être passionné (et très bien organisé !). Quand j’ai découvert Conspiracy Chocolate (au Kayser en bas de chez moi, ces jolis paquets de chocolat me faisaient de l’œil depuis un moment avec leurs parfums intrigants et j’ai finis par craquer) j’ai voulu en savoir plus sur les fondateurs de cette marque « made in Hong Kong » et j’ai adoré découvrir qu’elle avait été fondée par un couple d’expatriés passionnés par la gastronomie et la nutrition. Forcément, j’ai creusé un peu et décidé de soumettre Céline et Amit à ma série de questions « Entrepreneurs à Hong Kong ». Allez, cette partie pour interview gourmande et croquante.
Coucou Céline, Amit. Merci de prendre le temps de répondre à ces questions ! Pour commencer, pouvez-vous vous présenter rapidement ? Qu’est-ce qui vous a amené à Hong Kong ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Amit : Je suis Israélien mais j’ai grandi à Hong Kong. Après le lycée, j’ai été faire mon service militaire en Israël avant de revenir dans la ville qui m’avait vu grandir. J’ai d’abord travaillé dans des bars et restaurants avant de rejoindre une boite de recrutement.
Céline : J’ai découvert Hong Kong pour la première fois en 2014 lors d’un échange universitaire et je suis tombée amoureuse de la ville. Après avoir obtenu mon diplôme, je suis revenue m’installer ici et je travaillais pour une entreprise Suisse avant de rejoindre un accélérateur de start-ups.
Nous nous sommes rencontrés il y a 4 ans et très vite la gastronomie s’est révélée être une passion, voir même une obsession, commune. Pas seulement la nourriture en elle-même mais aussi les aspects nutrition et expériences culinaires. Le fait de partager cette passion nous a poussé à vouloir l’entretenir et la développer ensemble. Et puis, le chocolat a croisé notre chemin.
Le chocolat donc … aviez-vous imaginé un jour lancer une marque de chocolat ? Est-ce vrai que vous avez commencé en créant vos tablettes de chocolat dans votre petite cuisine à Sai Ying Pun ?
Céline : Je crois que nous n’avions même jamais imaginé lancer un jour une boite dans l’univers de la food. Sans compter qu’aucun de nous n’est un accro des desserts et du sucre. En revanche, nous avons tous les deux grandis en mangeant du chocolat. Moi je suis Suisse, et le grand-père d’Amit tenait un restaurant et avait pour habitude de lui rapporter des boites de chocolat. Le problème c’est qu’à Hong Kong l’offre chocolatée est assez limitée, d’autant plus qu’à l’époque nous ne connaissions pas Sweet World (ndlr : une boutique de bonbons et chocolats artisanaux) et on finissait donc inlassablement par acheter du Lindt quand on avait une envie de chocolat. Il y avait clairement de la place pour une nouvelle marque, un terrain de jeu qui s’offrait à nous et nous en avons profité. On a commencé en faisant fondre du Lindt que l’on mélangeait avec des herbes et des épices pour tester des combinaisons qui marchaient. Puis nous avons voulu aller plus loin et avons décidé d’apprendre le process de fabrication du chocolat, de la fève-à-la-tablette. Comprendre et maitriser ce process nous a pris des mois. C’était un nouveau monde qui s’ouvrait à nous. Un monde où l’on pouvait s’amuser et créer et c’est ce que nous avons fait à coups de multiples expériences. Et oui, tout cela se déroulait dans notre petite cuisine à Sai Ying Pun.
Céline : J’ai découvert Hong Kong pour la première fois en 2014 lors d’un échange universitaire et je suis tombée amoureuse de la ville. Après avoir obtenu mon diplôme, je suis revenue m’installer ici et je travaillais pour une entreprise Suisse avant de rejoindre un accélérateur de start-ups.
Nous nous sommes rencontrés il y a 4 ans et très vite la gastronomie s’est révélée être une passion, voir même une obsession, commune. Pas seulement la nourriture en elle-même mais aussi les aspects nutrition et expériences culinaires. Le fait de partager cette passion nous a poussé à vouloir l’entretenir et la développer ensemble. Et puis, le chocolat a croisé notre chemin.
Le chocolat donc … aviez-vous imaginé un jour lancer une marque de chocolat ? Est-ce vrai que vous avez commencé en créant vos tablettes de chocolat dans votre petite cuisine à Sai Ying Pun ?
Céline : Je crois que nous n’avions même jamais imaginé lancer un jour une boite dans l’univers de la food. Sans compter qu’aucun de nous n’est un accro des desserts et du sucre. En revanche, nous avons tous les deux grandis en mangeant du chocolat. Moi je suis Suisse, et le grand-père d’Amit tenait un restaurant et avait pour habitude de lui rapporter des boites de chocolat. Le problème c’est qu’à Hong Kong l’offre chocolatée est assez limitée, d’autant plus qu’à l’époque nous ne connaissions pas Sweet World (ndlr : une boutique de bonbons et chocolats artisanaux) et on finissait donc inlassablement par acheter du Lindt quand on avait une envie de chocolat. Il y avait clairement de la place pour une nouvelle marque, un terrain de jeu qui s’offrait à nous et nous en avons profité. On a commencé en faisant fondre du Lindt que l’on mélangeait avec des herbes et des épices pour tester des combinaisons qui marchaient. Puis nous avons voulu aller plus loin et avons décidé d’apprendre le process de fabrication du chocolat, de la fève-à-la-tablette. Comprendre et maitriser ce process nous a pris des mois. C’était un nouveau monde qui s’ouvrait à nous. Un monde où l’on pouvait s’amuser et créer et c’est ce que nous avons fait à coups de multiples expériences. Et oui, tout cela se déroulait dans notre petite cuisine à Sai Ying Pun.
Un ami à nous, qui est entrepreneur, nous a encouragé à voir ce jeu comme un business et c’est là qu’on a commencé à appréhender les choses de manière plus sérieuse. J’ai suivi une formation en Suisse et nous avons commencé à vendre nos créations sur les marchés de créateurs/artisans. Après quelques commandes, l’aventure professionnelle était lancée.
Amit : c’est une passion qui a grossi plus que nous n’aurions pu l’imaginer !
Et du coup, vous fabriquez toujours vos tablettes vous-mêmes ?
Amit : c’est une passion qui a grossi plus que nous n’aurions pu l’imaginer !
Et du coup, vous fabriquez toujours vos tablettes vous-mêmes ?
Oui, nous sommes toujours à la tête du process de production. Mais nous nous sommes déplacés dans une cuisine collective et nous avons aussi aujourd’hui un partenaire pour la torréfaction des fèves de cacao ce qui nous permet de gagner un temps considérable. Nous grossissons petit à petit, achetons de nouvelles machines, des machines plus grosses, mais nos tablettes de chocolat restent artisanales.
Et ce nom, Conspiracy Chocolate ?
On ne t’en dira pas plus. C’est une conspiration qui doit rester secrète.
Quelle est votre vision ? Qu’essayez-vous de faire différemment des autres avec Conspiracy Chocolate ?
Et ce nom, Conspiracy Chocolate ?
On ne t’en dira pas plus. C’est une conspiration qui doit rester secrète.
Quelle est votre vision ? Qu’essayez-vous de faire différemment des autres avec Conspiracy Chocolate ?
Nous sommes sur une double niche.
Tout d’abord, notre chocolat est artisanal, de la fève-à-la-tablette. C’est un chocolat qui laisse s’exprimer le terroir des fèves de cacao. Là où le chocolat commercial va chercher un goût qui sera toujours le même, chez nous ce n’est pas possible. Comme le vin, notre chocolat est le résultat des éléments naturels et a donc une personnalité. Chaque sac de fèves de cacao que nous recevons sera forcément un peu diffèrent du précèdent et du suivant. Cela veut aussi dire que nous devons faire de petits ajustements sur chaque production.
Aujourd’hui, nous utilisons des fèves récoltées dans une petite ferme de la région de Dak Lak au Vietnam. C’est une ferme qui utilise un mix de techniques ancestrales et de technologies modernes pour ses récoltes et les fèves que nous recevons ont ce bon goût de la terre et des notes de noisettes.
Ensuite, nous proposons des saveurs uniques en utilisant les condiments et recettes de la cuisine salée. Nous cassons les codes. On joue aussi beaucoup avec la fermentation naturelle de nos produits. En cela aussi nos chocolats sont très différents de ceux de la grande distribution. Il est d’ailleurs arrivé de nombreuses fois que des gens nous disent qu’ils n’appréciaient pas le chocolat noir avant, à cause de son amertume, mais que nos recettes ont changé leur vision en leur faisant découvrir les notes complexes et savoureuses du chocolat noir.
Votre tablette préférée ?
Amit : ça a longtemps été Nibby mais aujourd’hui mon cœur penche pour Sourdough. Nibby c’est une tablette sur laquelle vous trouvez du cacao fermenté et torréfié. C’est une recette très intéressante car en un croc vous avez à la fois le goût du chocolat avant et après transformation. Sourdough a été une recette difficile à maitriser. Cela nous a pris 6 mois de R&D et de nombreux allers-retours avec nos connaissances les plus critiques (qui ne se sont pas privées d’exercer leur talent de critiques !), dont notamment le boulanger qui nous fournissait le levain (et qui n’acceptait de travailler avec nous que si le produit final rendait hommage au goût originel du levain), pour finalement arriver au résultat que nous désirions : l’impression de manger une tranche de pain avec du bon beurre salé.
Céline : impossible de n’en choisir qu’une ! Hazelnut fait partie de mon top. Kashmiri Chilli aussi, c’est un piment unique qui n’est pas trop puissant et révèle d’incroyables notes de safran. Earl Grey est une saveur qui nous a été demandé par une cliente. Au début nous ne l’avions fait que pour elle mais c’était si bon que nous l’avons ajouté à notre gamme.
Et votre bestseller ?
Tout d’abord, notre chocolat est artisanal, de la fève-à-la-tablette. C’est un chocolat qui laisse s’exprimer le terroir des fèves de cacao. Là où le chocolat commercial va chercher un goût qui sera toujours le même, chez nous ce n’est pas possible. Comme le vin, notre chocolat est le résultat des éléments naturels et a donc une personnalité. Chaque sac de fèves de cacao que nous recevons sera forcément un peu diffèrent du précèdent et du suivant. Cela veut aussi dire que nous devons faire de petits ajustements sur chaque production.
Aujourd’hui, nous utilisons des fèves récoltées dans une petite ferme de la région de Dak Lak au Vietnam. C’est une ferme qui utilise un mix de techniques ancestrales et de technologies modernes pour ses récoltes et les fèves que nous recevons ont ce bon goût de la terre et des notes de noisettes.
Ensuite, nous proposons des saveurs uniques en utilisant les condiments et recettes de la cuisine salée. Nous cassons les codes. On joue aussi beaucoup avec la fermentation naturelle de nos produits. En cela aussi nos chocolats sont très différents de ceux de la grande distribution. Il est d’ailleurs arrivé de nombreuses fois que des gens nous disent qu’ils n’appréciaient pas le chocolat noir avant, à cause de son amertume, mais que nos recettes ont changé leur vision en leur faisant découvrir les notes complexes et savoureuses du chocolat noir.
Votre tablette préférée ?
Amit : ça a longtemps été Nibby mais aujourd’hui mon cœur penche pour Sourdough. Nibby c’est une tablette sur laquelle vous trouvez du cacao fermenté et torréfié. C’est une recette très intéressante car en un croc vous avez à la fois le goût du chocolat avant et après transformation. Sourdough a été une recette difficile à maitriser. Cela nous a pris 6 mois de R&D et de nombreux allers-retours avec nos connaissances les plus critiques (qui ne se sont pas privées d’exercer leur talent de critiques !), dont notamment le boulanger qui nous fournissait le levain (et qui n’acceptait de travailler avec nous que si le produit final rendait hommage au goût originel du levain), pour finalement arriver au résultat que nous désirions : l’impression de manger une tranche de pain avec du bon beurre salé.
Céline : impossible de n’en choisir qu’une ! Hazelnut fait partie de mon top. Kashmiri Chilli aussi, c’est un piment unique qui n’est pas trop puissant et révèle d’incroyables notes de safran. Earl Grey est une saveur qui nous a été demandé par une cliente. Au début nous ne l’avions fait que pour elle mais c’était si bon que nous l’avons ajouté à notre gamme.
Et votre bestseller ?
Salt & Caramel est notre produit phare depuis le début, avec ses notes sucrées/salées et son irrésistible goût de reviens-y, suivi de près par Sichuan Pepper.
Quel a été, jusqu’ici, le plus gros défi dans cette aventure entrepreneuriale ?
Être des novices totaux aurait pu en être un mais cela n’a pas été le cas. En revanche, produire notre chocolat ici à Hong Kong et vouloir que cela reste un produit accessible malgré les loyers exorbitants ça c’est un défi quotidien qui nous pousse à déployer des trésors d’ingéniosité en attendant de pouvoir avoir notre propre cuisine et de se consacrer à temps plein và cette entreprise.
Et la plus belle récompense ?
Commercialiser nos créations et voir notre aventure en inspirer certains nous procure un immense sentiment de satisfaction. Lors de notre première vente, un vieil homme de Chine continentale nous a dit que notre tablette Sichuan lui rappelait la cuisine de sa maman, cela nous a touché. Récemment, un ami s’est lancé et a lui aussi monté sa boite dans la food en s’inspirant de notre aventure. Avoir ce genre d’impact sur la vie des gens est une belle récompense pour tout le travail effectué.
Des projets dans les prochains mois ?
Nous ne sommes pas loin d’avoir notre propre cuisine pour notre production. Nous pourrons aussi y accueillir des amateurs de chocolat. Nous sommes aussi en train d’imaginer une ligne de produits fonctionnels qui découlent de notre intérêt pour tout ce qui est nutrition.
Pour finir, vous nous partageriez vos adresses favorites à Hong Kong pour :
Quel a été, jusqu’ici, le plus gros défi dans cette aventure entrepreneuriale ?
Être des novices totaux aurait pu en être un mais cela n’a pas été le cas. En revanche, produire notre chocolat ici à Hong Kong et vouloir que cela reste un produit accessible malgré les loyers exorbitants ça c’est un défi quotidien qui nous pousse à déployer des trésors d’ingéniosité en attendant de pouvoir avoir notre propre cuisine et de se consacrer à temps plein và cette entreprise.
Et la plus belle récompense ?
Commercialiser nos créations et voir notre aventure en inspirer certains nous procure un immense sentiment de satisfaction. Lors de notre première vente, un vieil homme de Chine continentale nous a dit que notre tablette Sichuan lui rappelait la cuisine de sa maman, cela nous a touché. Récemment, un ami s’est lancé et a lui aussi monté sa boite dans la food en s’inspirant de notre aventure. Avoir ce genre d’impact sur la vie des gens est une belle récompense pour tout le travail effectué.
Des projets dans les prochains mois ?
Nous ne sommes pas loin d’avoir notre propre cuisine pour notre production. Nous pourrons aussi y accueillir des amateurs de chocolat. Nous sommes aussi en train d’imaginer une ligne de produits fonctionnels qui découlent de notre intérêt pour tout ce qui est nutrition.
Pour finir, vous nous partageriez vos adresses favorites à Hong Kong pour :
Un déjeuner : le 208 à Sheung Wan
Un diner en amoureux : La Brata parce que nous pourrions vivre de pates et de bon vin
Un verre (ou deux) entre amis : Stazione Novella ou Bella Lee pour l’Aperitivo
Un brunch : 14 South Lane
Vos courses de bouffe : les wet markets et les petits vendeurs indépendants puisque nous tentons d’éviter un modèle de consommation guidé par le consumérisme